Introduction

Si la guerre froide a bien établi un champ géopolitique mondial, le rôle prédominant des superpuissances a également débouché sur une vision simplifiée du monde qui est devenue un instrument radicalement efficace pour façonner notre perception de la réalité, structurer notre langage et nos structures sociales, politiques, culturelles et artistiques. Les discours, les imaginaires, les valeurs, voire les émotions propres à ce moment historique, ont filtré et naturalisé la pensée critique occidentale, nourrissant nos académies et nos disciplines. La poursuite des constructions discursives et des catégories, liées à l’expérience de ce conflit mondial, résonne dans les pratiques artistiques, la théorie et le commissariat d’exposition, avec la survivance de notions totalisantes qui reproduisent les perceptions universalistes caractéristiques des années du Rideau de fer.

            En ce sens, ce moment historique doit être compris, non pas comme un simple contexte, mais comme un système épistémologique en soi, un modèle de structuration de la pensée et de la réalité, où s’est opérée la circulation des agents et des objets culturels, ainsi que des systèmes de production. Nous sommes face à un puissant système de configuration des imaginaires qui, encore présent dans les politiques actuelles, se projette dans le présent. Malgré les apparences et les distances, passé et présent partagent une configuration structurelle sans laquelle notre présent ne peut être compris, dans laquelle les formations sociales, politiques, économiques et culturelles survivent et sont resémantisées dans le cadre du discours néolibéral. 

            En opposition aux arguments qui plaident pour un changement total de paradigme depuis la chute du communisme, ce projet web vise à comprendre notre contemporanéité comme un espace hybride dans lequel les continuités et les prolongements (et discontinuités) avec l’époque de la Guerre Froide sont visibles dans les imaginaires, les politiques, les discours, les disciplines et les gestes rhétoriques actuels (souvent transmutés, resémantisés ou vidés de leur contenu). À partir de 10 concepts, nous cherchons à établir un entrelacement polyphonique et multifocal de termes et d’imaginaires sociaux importants pendant la Guerre Froide, en indiquant synthétiquement leurs mutations jusqu’à aujourd’hui, dans leur entrelacement avec les pratiques artistiques et les discours esthétiques. Il s’agit d’une proposition visuelle et interactive qui est associée au projet éditorial Revolver el tiempo. Conceptos críticos, mutaciones históricas y estéticas entre la Guerra fría y la contrarrevolución neoliberal (Barcelone, Bellaterra, 2022), où chacun des concepts est plus profondément développé. 

            Ce site interactif propose un voyage à travers 10 concepts, en approfondissant leurs contacts et en proposant des références bibliographiques pertinentes, allant de ce que nous pourrions appeler le « berceau du néolibéralisme » à ses développements actuels dans des itinéraires qui concernent les champs de la socio-économie et de la politique, en coalition avec les pratiques culturelles, les représentations et les praxis artistiques que cette pensée, ainsi que le capitalisme tardif, a fait naître et a utilisé.

            De cette manière, nous pourrions dire que le sémio-capitalisme et ses déclinaisons néo-libérales sont la colonne vertébrale qui traverse les différents concepts que nous développons. Il les remodèle, les contamine et pourtant, dans le même temps, nous pouvons deviner dans chacun des concepts, que les outils de la lutte contre cet axe qui a structuré les cinq dernières décennies de notre système-monde sont latents.

            Bien que, tant sur ce site web que dans le livre Revolver el tiempo, nous prenons des configurations conceptuelles comme points de départ, notre intention n’est pas de produire un glossaire ou un dictionnaire exhaustif. Les concepts retenus ici sont compris, dans la lignée de Mieke Bal, comme des territoires d’analyse et des « outils d’intersubjectivité ….. [qui] nous offrent des théories miniatures, facilitent l’analyse des objets, des situations d’état et d’autres théories » (Bal, 2019, p. 35). À partir de ces prémisses, l’approche thématique croise l’approche chronologique, dans des essais qui agitent et renversent la chronologie, pour développer une analyse diachronique qui, méthodologiquement, se base sur l’histoire des concepts proposée par Reinhart Koselleck (2004), ainsi que sur l’exploration de leurs resignifications académiques en relation également avec les usages publics et populaires de ces mots. Dans notre cas, cette « historicisation des concepts » est complétée – comme nous l’avons déjà souligné – par un travail ancré dans la culture visuelle, cherchant à les analyser non seulement à partir de leurs relations avec une histoire factuelle des transformations sociales, culturelles et politiques, comme le propose Koselleck, mais aussi à partir de l’agence que les pratiques artistiques et la culture visuelle ont eu et ont encore dans leur configuration des imaginaires sociaux, culturels et politiques associés à ces concepts. En outre, notre proposition est soutenue par le travail pionnier de Raymond Williams, qui, à l’origine des études culturelles, a souligné que de nombreuses questions « ne pourraient pas être réfléchies… [et dans certains cas presque pas même abordées] à moins que nous ne soyons conscients des mots en tant qu’éléments de problèmes » et que nous nous enquérions des transformations de leurs significations (Williams, 2003 [1976], p. 20).  En outre, les études rassemblées ici se fondent sur une perspective transnationale qui relie les productions, les plateformes et les agents dans les espaces mondialisés occidentaux et non occidentaux, et qui retrace les transformations de ces concepts à partir de configurations situées (et de géographies décentrées, avec une volonté anticoloniale).

            Avec cette nouvelle proposition, qui s’inscrit dans la continuité de nos réflexions collectives sur la plateforme Modernité(s) décentralisée(s), comme Atlántico Frío. Historias transnacionales del arte y la politica en los tiempos del telón de acero (Barreiro, 2019), nous voulons aller plus loin et penser aux interconnexions et ruptures produites entre la Guerre Froide et la période contemporaine. Pour ce faire, nous partons de l’expérience précédente et nous proposons de retracer une histoire de mutations de significations et de relations complexes, où les processus de globalisation qui marquent notre contemporanéité sont déjà en cours.

            Il est urgent d’approfondir ces survivances et ruptures tout en montrant leurs failles interprétatives, non seulement pour comprendre la configuration actuelle et présente, mais aussi pour démasquer les raisons de leur survie et de leur utilisation stratégique, et pour proposer de nouveaux modèles d’analyse. Cette recherche d’alternatives correspond à un besoin croissant de changement social, économique, culturel et politique, à une époque où le capitalisme est aussi discrédité que le communisme l’était au moment de son déclin.

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