María Ruido, membre de la plateforme internationale de recherche Modernité(s) Décentralisée(s), a remporté la prestigieuse bourse de l’Académie d’Espagne à Rome pour développer son projet De amor y rabia.
DE AMOR Y RABIA
De amor y rabia (D’amour et de rage) est un projet de film-essai et de photomontages qui souhaite réfléchir à la révolution culturelle, sexuelle, politique et sociale qui débute dans l’Italie des années 60, s’épanouit dans les années 70 et décline dans les années 80. Bien que le cycle politique lié à la contre-culture s’étende dans tout l’Occident pendant les années 60 et 70, il se distingue en Italie par des caractéristiques propres et une intensité singulière, où coexistent des luttes antagonistes entre une poussée révolutionnaire et un conservatisme latent qui émerge avec force sous Silvio Berlusconi.
Le projet commencera par un prologue, mettant en avant une riche contre-culture et un mouvement féministe influent. La section centrale se concentrera sur la relation entre la révolution sexuelle et la révolution politique dans les années 70, ainsi que sur le défi aux modèles traditionnels de la famille et de la femme. Elle abordera également le débat anti-pornographie contre anti-censure qui émerge en Italie avec le développement de l’industrie du porno et, en particulier, avec le phénomène représenté par l’actrice et politicienne Ilona Staller, alias Cicciolina. Enfin, l’épilogue de l’essai mettra en lumière l’apothéose du conservatisme marquée par l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni en 2022.
MARÍA RUIDO
Réalisatrice, artiste visuelle, chercheuse et enseignante. Elle vit et travaille actuellement entre Madrid et Barcelone et est professeure au Département d’Art et de Culture Visuelle de l’Université de Barcelone. Son travail se concentre principalement sur le champ de l’essai visuel, de la performance et du photomontage.
Depuis 1998, elle développe des projets interdisciplinaires sur la construction sociale du corps et de l’identité, les imaginaires du travail dans le capitalisme post-fordiste et la construction de la mémoire et ses relations avec les formes narratives de l’histoire. Ces dernières années, elle a réalisé plusieurs essais visuels et textes explorant les nouvelles formes des imaginaires décoloniaux et leurs potentialités émancipatrices.
Parmi ses essais visuels les plus remarquables figurent : La memoria interior (2002), Tiempo real (2003), Ficciones anfibias (2005), Plan Rosebud 1 (2008) + Plan Rosebud 2 (2008), Zona Franca (2009), Lo que no puede ser visto debe ser mostrado (2010), ElectroClass (2011), Le rêve est fini (2014), El ojo imperativo (2015), Mater Amatísima (2017), Estado de malestar (2019), La revolución (es) probable (2022) et Las reglas del juego (2022).
Image: Grupo Rivolta Femminile de los años 70.