Cold Atlantic. Guerre culturelle, dissidence artistique, réseaux et zones de contact à l’époque du rideau de fer.
Le projet Cold Atlantic est un projet de collaboration financé par la Terra Foundation for American Art, qui a consisté en une conférence internationale au Museo Reina Sofía et un séminaire doctoral organisé à l’Université de Barcelone. Ces deux événements visaient à reconsidérer de manière critique les points de convergence entre les pratiques artistiques et la géopolitique de la guerre froide dans l’axe transatlantique, et à mettre en évidence les espaces dissidents de l’activisme artistique et politique. Ils se sont déroulés à Madrid et à Barcelone du lundi 5 au vendredi 9 septembre 2016. Le projet est le fruit d’une collaboration interinstitutionnelle entre le Musée Reina Sofia de Madrid, l’Université de Barcelone, l’Université de Saint Louis (campus de Madrid), l’Université autonome de Madrid et le projet de recherche de l’Université de Barcelone Modernité(s) décentralisée(s) : Art, politique et contre-culture dans l’axe transatlantique pendant la Guerre froide.
Cold Atlantic a cherché à mettre en lumière les échanges transatlantiques entre l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Afrique et l’Amérique latine, en mettant en avant d’autres centres d’échanges et de rayonnement artistique, dans le but non seulement de décentraliser l’axe Paris-New York (encore dominant), mais aussi de favoriser un débat qui mettrait en avant les expressions culturelles générées en dehors des strctures officielles du pouvoir. Partant de la déstabilisation du statu quo, avec la conférence de Bandung en 1955 et la révolution hongroise en 1956, ces interactions et dialogues ont été étudiés dans le contexte de la guerre froide. Nous avons cherché à mettre l’accent sur les formes de médiation, de dissidence et de résistance qui offraient des réponses alternatives au schisme idéologique et esthétique qui dominait les pratiques sociales, politiques, artistiques et curatoriales après la Seconde Guerre mondiale. Questionnant les réseaux artistiques transatlantiques, la conférence a déplacé les récits normatifs du modernisme pour révéler une pluralité de réponses face à l’appel idéologique à la guerre culturelle qui a influencé la culture intellectuelle et visuelle aux temps du Rideau de fer. Cette approche a contribué à façonner une nouvelle cartographie des pratiques artistiques et des relations institutionnelles, extra-institutionnelles et politiques sur plusieurs axes transatlantiques pendant la guerre froide.
Réévaluer les points de convergence entre les pratiques artistiques, la culture matérielle, la résistance et la politique est un pas important vers la reconsidération des récits concurrents existants du modernisme. Cette tâche montre non seulement des alternatives aux visions occidentales dominantes, mais elle souligne aussi les liens qui ont souvent servi de porte d’entrée aux réponses dissidentes à la géopolitique de la guerre froide, une période qui a grandement contribué à façonner le monde globalisé contemporain. La « position périphérique » de l’Espagne vis-à-vis de l’Angleterre, de la France et des Etats-Unis a fourni une plate-forme intéressante pour repenser le rôle de l’art moderne et questionner les récits de la modernité et du progrès qui ont dominé l’étude du modernisme.
Organisme de financement: Terra Foundation for American Arts
Concours: Academic Program Grants
Montant de la subvention: 25.000 dollars
Centres d’exécution: Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía / Universidad de Barcelona
Période d’exécution: 1 au 30 septembre 2016
Organismes partenaires: Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía (MNCARS), Universidad de Barcelona, Saint Louis University (Madrid campus), Universidad Autónoma de Madrid, et le projet de recherche Decentralized Modernities: Art, Politics and Counterculture in the transatlantic axis during the Cold War [MoDe(s)] – HAR2014-53834-P.
Coordination: Paula Barreiro Lopez (Universidad de Barcelona), Fabiola Martínez Rodriguez (Saint Louis University, campus de Madrid), Olga Fernández López y Juan Albarrán (Universidad Autónoma de Madrid) et Chema González (Museo Reina Sofía).
Ont participé: Juliane Debeusscher (contribuyó a la coordinación del seminario predoctoral en Barcelona), María Íñigo y Pablo Santa Olalla.