Revues d’art dans la base de données MoDe(s). Revista de arte / The Art Review et Puerto Rico dans l’axe transatlantique (1968-1971)

Par Noa Buffavand

1) Présentation du cas d’études : revista de arte / the art review

Revista de arte / the art review est une revue d’art trimestrielle publiée de Juin 1969 à Septembre 1971 par l’Université de Mayagüez Puerto Rico. Le recteur de l’Université, José Enrique Arrarás, encourage à cette période le développement d’une activité artistique et culturelle et fait venir notamment plusieurs intellectuels et artistes pour dynamiser le Département des Humanités[1]. Plusieurs d’entre eux voyagent jusqu’à Mayagüez lors de manifestations culturelles ou de conférences, d’autres s’y installent de manière prolongée et deviennent professeurs de l’Université.

La période de parution de la revue est riche au niveau artistique pour le campus de Mayagüez. La revue mentionne, par exemple, l’inauguration, en 1968, de la Sala de Arte, espace d’exposition sur le campus[2] ; les acquisitions d’œuvres d’art par l’université[3] ; les expositions et manifestations artistiques (comme le happening de Robert Morris et Rafael Ferrer)[4], d’artistes portoricains mais aussi étrangers, ainsi que des visites de personnalités du monde de l’art, comme Umbro Apollonio[5].  La revue témoigne de cette période par elle-même, en étant un produit de cette émulation artistique, et par son contenu.

La revue est au cœur de connexions transatlantiques dans le monde de l’art à la fin des années 60 et au début des années 70, sur une période très courte de trois ans (1969-1971). Cette étude a pour but de comprendre les dynamiques transatlantiques qui se développent à partir de Mayagüez et sous l’impulsion de revista de arte / the art review.

En observant les intérêts des concepteurs de la revue, on peut déterminer certaines généralités concernant les préoccupations artistiques de cette période à Puerto Rico et questionner la notion de « centre/périphéries » en observant les relations entre Puerto Rico et les pôles européen et états-unien dans le cadre de cette revue d’art.

Sa direction est confiée à Ángel Crespo[6], intellectuel espagnol venu enseigner à Mayagüez. Stuart J. Ramos Biaggi[7], alors professeur à l’Université de Mayagüez, José María Iglesias[8], artiste espagnol en charge de l’impression et de la mise en page de la revue, et Pilar Gómez Bedate[9], compagne de Crespo, secrétaire d’édition (elle ne sera jamais mentionnée comme telle dans la revue), participent également activement à la production de revista de arte / the art review. P. Gómez Bedate et J.-M. Iglesias sont aussi auteurs de certains articles[10].

Ceux-ci traitent de sujets variés autour de l’art : expositions, biennales, théorisation de l’art, critiques, histoire de l’art… Les auteurs[11] viennent principalement d’Europe, d’Amérique Latine et des États-Unis. Plusieurs d’entre eux voyagèrent jusqu’à Mayagüez lors d’expositions, de manifestations culturelles ou de conférences.

Á. Crespo, P. Gómez Bedate et J.-M. Iglesias étaient engagés en faveur de l’abstraction géométrique en Espagne dans les années 60[12]. Revista de arte / the art review, même si elle traite de l’art de manière large, témoigne en effet de l’ouverture de Puerto Rico à cette tendance, ainsi qu’aux courants minimalistes et conceptuels.

Au total, dix numéros paraissent[13] ; chacun comporte des pages d’illustrations et une couverture illustrée (photos ou photos d’œuvres d’art). Le numéro 10, de septembre 1971, marque la fin du programme d’art de l’Université de Mayagüez et la fin de la revue, suite au départ du recteur Arrarás[14]. La revue est envoyée par la poste en Espagne, à Madrid, pour être montée et imprimée sous la direction de José María Iglesias avant d’être renvoyée à Mayagüez pour y être diffusée[15].

2) Méthodologie de visualisation

Une première étape de recherche a consisté au relevé des informations pertinentes dans les dix volumes de la revue. Les informations retenues visaient à comprendre le fonctionnement de la revue, les sujets traités, les auteurs et leurs profils (critiques d’art, historiens et artistes).

L’étape suivante était l’introduction dans la base de données de la MoDe(s) Database des données propres à la revue, pour chaque numéro, celles concernant chaque article présent dans la revue (titre, auteur, dates, numéro, sujet par mots-clefs etc.) et, enfin, celle des données des expositions mentionnées dans la revue (lieu, dates, acteurs, thématiques etc.). On arrive ainsi à une comparaison entre les différents numéros et à un classement des différents articles qui permettent de les mettre en relation avec d’autres revues d’art traitées par la base MoDe(s).

Ces données ont ensuite été exportées, afin de mener un examen préliminaire. Les données ont ensuite été transférées vers l’outil Palladio Digital Humanities pour effectuer des visualisations. La dernière étape a consisté à analyser ces visuels.

Trois types de visualisations vont être utilisés : Le diagramme de nœud qui permet principalement de déterminer numériquement les sujets traités par la revue ou la participation des auteurs aux différents numéros. Il permet aussi une comparaison visuelle claire entre le nombre de participants et le nombre de participantes, dans une optique d’étude de genres.

Les frises chronologiques ont été davantage utilisées, pour déterminer la fréquence de participation des auteurs ou la fréquence d’apparition de certains articles sur les dix numéros.

Cependant, c’est surtout la visualisation sous forme de carte qui nous a apporté le plus d’éléments, notamment pour déterminer l’origine des participants à la revue ou à des expositions, la localisation des expositions et biennales mentionnées dans la revue ou les dynamiques de conception de la revue.

            3) Analyse des visualisations

Avec l’objectif de comprendre les dynamiques transnationales de la revue, nous nous sommes d’abord focaliser sur l’origine géographique de ses participants, c’est-à-dire l’ensemble de ses auteurs et autres contributeurs. Ces données nous ont permis de visualiser avec des cartes la variété de leurs nationalités et l’étendu du réseau constitué dans le but de contribuer à cette revue. Une première carte a été réalisé pour regrouper la totalité des participants à revista de arte / the art review et donner une vue d’ensemble de l’origine des participants sur toute la durée de production de la revue.

Carte pour l’origine des participants à Revista de arte / The Art Review (Juin 1969 – Septembre 1971)

La carte ci-dessus présente un code couleur correspondant à la répartition suivante : les auteurs d’articles sont indiqués par un cercle rouge, les concepteurs crédités de la revue, par un cercle vert, et les artistes dont les textes ont été reproduits dans la revue, par un cercle bleu. Elle nous montre que les participants à revista de arte / the art review viennent principalement d’Europe, surtout d’Espagne, d’Amérique Latine (Puerto Rico) et du Nord (États-Unis).

Nous avons indiqué par des points bleus deux artistes déjà décédés, Lucio Fontana (Argentine) et Kasimir Malevich (Ukraine), mais dont des textes apparaissent dans la revue[16]. Les rédacteurs de revista de arte / the art review choisissent de reprendre ces textes parmi leurs articles. On ne peut pas considérer Fontana et Malevich comme des participants à revista de arte / the art review mais on peut les voir comme des centres d’intérêt des concepteurs de la revue. On peut donc en déduire leur intérêt pour des courants tels que le spatialisme argentin ou le suprématisme soviétique, parmi d’autres courants de l’abstraction géométrique.

Nous avons indiqué par des points verts deux concepteurs portoricains, Arráras et Ramos, qui n’ont écrit aucun article mais dont le rôle dans le processus de construction et de diffusion de la revue ne peut pas être négligé.

Au final, le pôle de l’Amérique latine est plus faible que ce à quoi on pouvait s’attendre pour ce cas d’étude et celui de l’Espagne est bien plus important. En effet, il y a finalement plus de contributions d’historiens ou de critiques espagnols que latino-américains[17]. Si on considère l’évolution, volume par volume, de l’origine des contributeurs, on peut même observer que le pôle latino-américain tend à réduire tandis qu’un axe transatlantique nord (Puerto Rico, États-Unis, Europe) se développe.

On voit par exemple que le premier numéro (Juin 1969) ne regroupe que des participants portoricains et espagnols et reprend le “Manifeste Blanc” de Lucio Fontana (1946). Le deuxième numéro (Septembre 1969) compte déjà plus de participants européens, dont un critique italien, Germano Celant.

Dans le numéro 3 (Décembre 1969), les pôles s’espacent vers l’Amérique du Sud et du Nord (São Paulo et New York) tandis qu’au numéro 4 (Mars 1970), les pôles se resserrent sur l’hémisphère nord avec deux participants italiens (dont Celant à nouveau) et aucun participant de l’hémisphère sud. Il faut constater la progression rapide des participations de nouveaux auteurs, au fur et à mesure que la revue se diffuse, qui viennent peut-être d’un réseau déjà constitué.

Au numéro 5 (Juin 1970), les participants forment finalement le triangle Espagne, Mayagüez, New York.Le numéro 6 (Septembre 1970) contient le premier article d’un auteur issu d’Europe de l’Est. Cependant Kasimir Malevich, n’a pas participé à la revue, celle-ci reprend ses textes, publiés en Pologne en 1968. C’est donc au numéro 7 (Décembre 1970) que la revue accueille de nouveaux auteurs venus d’Europe : le Français Yvan Avena et le Tchécoslovaque Petr Stembera. Le numéro 8 (Mars 1971) regroupe beaucoup d’auteurs européens : français et italiens à nouveau… mais aussi une auteure Danoise, Karen Zahle, et un auteur suédois, Svante Svärdström.

Le numéro 9 (Juin 1971) est le seul numéro depuis le numéro 6 sans auteurs d’Europe de l’Est ou du Nord. Un nouvel américain y participe, Scott Burton, et un nouveau français, Gérard Legrand. On constate une focalisation sur les deux pôles “majeurs” de l’art contemporain, les soi-disant “centres” parisien et new-yorkais, dans ce numéro.

Au numéro 10 (Septembre 1971), on retrouve cependant des articles de participants d’Europe de l’Est et du Nord. Dorit Fiala est autrichienne, son époux Werner Fiala aussi vraisemblablement. José Enrique Arráras n’est exceptionnellement pas dans la liste des participants pour ce volume, un recteur par intérim le remplace (sûrement portoricain).

Dans les cinq derniers numéros, on peut constater une progression européenne plus importante que pour les premiers volumes de Revista de arte / The Art Review.
On constate que l’Espagne reste le point majoritaire, au niveau de l’origine des participants, mais qu’une ouverture de plus en plus importante en Europe dépasse le réseau bipolaire des participants originels de la revue, un réseau entre l’Espagne et Puerto Rico.

De plus, avec les articles récurrents d’Iglesias sur l’art espagnol du XXe siècle (numéros de juin, septembre et décembre 1970[18]) et ses chroniques de critique d’art concernant les expositions madrilènes (numéros de juin et septembre 1971[19]), l’Espagne reste un sujet d’études privilégié dans Revista de arte / The Art Review. Le fait que José María Iglesias fasse des séries d’articles montre une participation active à la revue (en tant qu’auteur alors qu’il en est aussi le concepteur visuel pour l’impression). Le graphique ci-dessous montre la fréquence d’apparition des articles d’Iglesias (en bleu). La première série d’article sur l’année 1970 discute de l’art espagnol à partir de l’impressionnisme, discutant du cubisme, du surréalisme, des avant-gardes avant et après la Guerre civile espagnole, ainsi que des groupes plus contemporains comme Dau Al Set, El Paso et d’autres artistes des années 60. Ces articles sont des résumés de conférences qu’Iglesias donne à l’Université de Mayagüez en mars et avril 1970. La seconde série d’article en 1971 consiste en différentes critiques sur les expositions des musées et galeries d’art contemporain de Madrid en 1970 et 1971, montrant ainsi l’intérêt de Revista de arte / The Art Review pour l’actualité culturelle espagnole.

Frise chronologique de la participation de J.M. Iglesias et récurrences de ses articles dans Revista de arte / The Art review

Par l’étude des différents articles de Revista de arte / The Art Review, on constate un intérêt pour des courants modernistes qui se situent principalement dans l’abstraction géométrique ou lyrique et dans l’art conceptuel. La France est toujours un pays artistiquement attirant de même que l’Italie, et on retrouve plusieurs participations de critiques d’art de ces pays[20]. Revista de arte / The Art Review développe un intérêt surprenant pour les pratiques artistiques des pays de l’est et du nord de l’Europe comme le Danemark ou la Suède[21], qui montre que ses concepteurs ont conscience de l’importance de la production artistique hors des centres hégémoniques. L’inclusion d’un article sur les pratiques tchécoslovaques, qui profitent peut-être d’un dégel culturel à défaut de politique, dans le dernier numéro de 1970[22], montre aussi une volonté d’inclusion dans la sphère de l’art contemporain des pays soviétiques.

Du côté américain, on constate une faible participation d’auteurs d’Amérique latine. On a davantage des participants de Puerto Rico et des États-Unis (la question du statut diplomatique de l’île par rapport aux États-Unis se pose pour expliquer cette tendance[23]), notamment de la côte Est[24].

Par l’étude du contenu des articles, on a pu déterminer qu’ils traitent majoritairement de critique d’art ou d’histoire de l’art, d’expositions, ou du contexte culturel de l’université de Mayagüez. Ces observations sont cependant à considérer avec prudence puisqu’elles se basent sur une analyse par mots-clefs, qui reste partiellement subjective.

Deux articles non signés paraissent plusieurs fois dans la revue et discutent de l’actualité culturelle du campus. Le premier concerne les expositions s’étant tenues récemment sur le campus de l’Université ou à Mayagüez[25]. Comme nous le montre le graphique ci-dessus, cet article (en bleu) apparaît dans tous les numéros, à l’exception du dixième. Le deuxième, paru dans les trois premiers volumes, présente les récentes acquisitions d’œuvres d’art par l’université[26].

Frise chronologique avec la fréquence d’apparition de l’article dédié aux expositions sur le campus de Mayagüez

Outre des articles traitants spécifiquement du contexte culturel de l’Université de Mayagüez, d’autres traitent en particulier d’expositions à l’international. Les expositions mentionnées dans la revue sont situées en général sur les quatre pôles New York, Madrid, Mayagüez et Paris. Il est intéressant de repérer la Xe Biennale de São Paulo[27] (1969) et la Première Biennale de San Juan de la gravure latino-américaine[28] (1970), ainsi que plusieurs expositions internationales dans le sud de la France ou en Suisse[29].

Carte pour la localisation des expositions mentionnées dans Revista de arte / The Art Review

On s’est aussi concentré sur les expositions solos ou rétrospectives et on a pu constater, dans le cas des exposants solos sur le campus de Mayagüez, de l’importance des expositions d’artistes portoricains et latino-américains[30]. Le visuel ci-dessous montre une certaine hétérogénéité et la considération des artistes locaux dans le programme d’art de l’Université.

Carte pour l’origine des exposants dans une exposition solo sur le campus de Mayagüez

La revue propose une critique des événements internationaux (expositions internationales, biennales) mais aussi des actualités culturelles et artistiques de chaque zone géographique. En effet, les sujets des articles correspondent souvent à l’actualité des endroits d’activités des auteurs (les expositions à New York pour Nina Bremer[31], les manifestations artistiques à Paris et sur la Côte d’Azur pour Yvan Avena[32] ou à Madrid pour José María Iglesias[33]…), généralement sous forme de critiques d’expositions (présentation, catalogue, liste des participants, critiques). Celles-ci se situent tant sur les pôles « majeurs » du monde de l’art du XXe siècle (Paris/New York) que sur les lieux majeurs pour les auteurs de la revue, à savoir l’Espagne et l’Amérique latine (Puerto Rico, lieu de diffusion, est particulièrement concerné).

Après s’être intéressé aux thèmes de la revue, notamment aux expositions mentionnées, et dans l’optique de comprendre son fonctionnement dans tous ses aspects, on a finalement constitué deux schémas sur la répartition Homme/Femme qui peuvent servir à étudier les questions de parité parmi les participants de la revue (on constate une inégalité évidente : 23 auteurs pour 5 auteures) et pour les exposants solos mentionnés par la revue. Ces schémas peuvent être utilisés dans des études féministes ou de genre, pour mesurer la part de femmes historiennes de l’art ou appelées à participer à des revues d’art, ou bien la part des artistes femmes contactées pour exposer dans des lieux publiques, comme l’université, dans les années 70.

Nuage de points pour la comparaison Homme / Femme parmi les participants à Revista de arte / The Art Review

Avec les données concernant les expositions, on peut visionner la part de femmes artistes exposées dans la liste des expositions mentionnées par revista de arte / the art review. Trois expositions solos d’artistes femmes sont mentionnées, celles d’Isabel Sotomayor[34] et de Regina Silveira[35] à Mayagüez et celle de Soledad Sevilla[36] à Madrid (sur 58 expositions solos, 16 à Mayagüez et 12 à Madrid).

Enfin, il semble important de souligner, dans le cadre d’une approche genrée de ce sujet d’étude, que bien que Pilar Gómez Bedate ait participé à chaque numéro comme secrétaire d’édition, elle n’est mentionnée que quand elle participe comme auteure d’un article. Selon les dires de Mme Gómez Bedate, elle avait pourtant un rôle permanent dans la conception de la revue.

Nuage de points pour la comparaison Homme / Femme des exposants mentionnés dans Revista de arte / The Art Review

            4) Conclusion

Notre étude a donc mis en évidence les dynamiques transatlantiques qui émergent depuis l’Université de Mayagüez dans le domaine culturel et artistiques grâce à la production et la diffusion de revista de arte / the art review.

On a observé qu’un réseau d’artistes et d’intellectuels se développe et se concentre sur le campus de Mayagüez. La plupart viennent d’Espagne ou de Puerto Rico. On a vu que la participation d’intellectuels espagnols dynamise ce réseau car ils sont les plus nombreux et les plus actifs. Le réseau s’étend rapidement, aux États-Unis et en Europe (jusqu’à l’Europe de l’Est dès décembre 1970), peut-être grâce aux contacts qui se forment via Crespo et le recteur Arrarás (aussi politicien) ainsi qu’à des ouvertures diplomatiques.

Le travail sur revista de arte / the art review a permis de déterminer que ces contacts se manifestent par l’envoi d’articles et d’œuvres, la traduction de textes, la participation à des événements artistiques à Mayagüez et un dialogue régulier de critique d’art (et d’expositions) entre les pôles artistiques en présence.

La revue priorise la publication de textes généraux, traitant de sociographie ou de philosophie de l’art[37]. En général, les articles ne discutent pas que d’un seul mouvement artistique à la fois, sauf de manière ponctuelle[38]. Les expositions mentionnées, en revanche sont clairement orientées vers l’art abstrait. On retrouve aussi des articles sur le Pop Art et l’art Conceptuel, ou des expositions regroupant plusieurs courants modernes. On reste en majorité dans le domaine de l’art contemporain occidental des années 60 et du début des années 70.

On peut dire que la revue se consacre à l’art au niveau international, en discutant de courants artistiques considérés comme internationaux ou d’expositions internationales comme les biennales, mais aussi à l’actualité culturelle de son lieu de production. La revue traite des événements artistiques du campus de Mayagüez en priorité, elle reprend des conférences effectuées dans l’université[39] et elle met en avant des artistes portoricains comme Rafael Ferrer[40]. Il y a apparemment une volonté de faire de Puerto Rico un pôle qui compte dans le monde de l’art contemporain.

On pourrait ajouter qu’il y a très peu de réflexions qui entrecroisent l’art et la politique dans revista de arte / the art review – sauf peut-être dans le choix de certaines expositions discutées comme  la Xe Biennale de São Paulo (1969)[41] – car la revue semble se concentrer sur une approche formelle et intellectuelle de l’art, à destination d’un public universitaire.

On constate que les centres européens et états-uniens sont bien présents dans la dynamique de la revue. Le pôle européen est quelque peu différent de ce à quoi on peut s’attendre. Paris n’en est pas le centre. Le travail de la revue se focalise davantage sur l’Espagne. De plus, on parle de l’Europe via plusieurs points sur la carte tant à l’Ouest qu’à l’Est. Le « centre » européen nous semble donc élargit. Les États-Unis se concentrent par contre sur New York. Enfin, il parait clair que Puerto Rico n’est pas considéré comme une périphérie dans ce cas d’étude mais comme un nœud essentiel d’un réseau à trois pôles qui se créer dans « l’hémisphère atlantique ». La notion de centre/périphéries que nous empruntons à Piotr Piotrowski est une construction institutionnelle qui ne doit pas enfermer Puerto Rico dans un rôle mineur : « En effet, les artistes de l’avant-garde internationale ne percevaient pas la scène artistique dans une perspective verticale. […] Et c’est l’histoire de l’art seule qui a élaboré un discours hiérarchisant, « vertical », qui organise la géographie artistique autour des notions de centre et de périphéries. […] La notion de transnationalité devrait être utilisée pour la construction d’une histoire de l’art horizontale, polyphonique, multidimensionnelle, libre de hiérarchies.[42]»

Il semblerait que revista de arte / the art review puisse servir à observer des échanges internationaux, entre intellectuels, d’un côté ou de l’autre du rideau de fer, et également à montrer un pôle dit mineur (Puerto Rico) jouer un rôle majeur et produire son propre récit dans le monde de l’art, un récit fortement influencé par l’intelligentsia espagnole qui se démarque aussi des pôles « majeurs » dans le récit « canon ». L’étude que nous avons menée sur cette revue autorise ainsi à penser ce cas d’étude par le prisme de la notion de transnationalité.

Bibliographie

Sources :

revista de arte / the art review, 10 vol., Université de Puerto Rico Recinto Universitario de Mayagüez, Mayagüez, 1969-1971. Collection privée : Melissa Ramos Borges.

Archive:

Archivo de la Revista de Arte (Mayagüez), Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, [en ligne] Archivo de la Revista de Arte (Mayagüez) | Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía (museoreinasofia.es), consulté le 12/06/2021.

Articles:

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Carmona Bosch, Amanda, La revista de arte, documento revelador: junio 1969-septiembre 1971, [en ligne]Mayagüez sabe a mangó (mayaguezsabeamango.com), consulté le 11/06/2021.

Pellicer, Gemma et Valls, Fernando, « Pilar Gómez Bedate o la vida como asombro », Turia: Revista cultural, nov. 2018 – feb. 2019, nº 128, p. 13-24.

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Ouvrages/Catalogues:

Barreiro López, Paula, La Abstacción Geométrica en España (1957-1969), Departemento de Historia del Arte, Instituto de Historia, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, Madrid, 2009.

Barreiro López, Paula, Laboratorio de formas: José María de Labra y la integración de las artes, José de la Mano Galería de Arte, Fundación Jorge Oteiza, 2013

Conférences :

Ramos Borges, Melissa, « Fe de erratas: la abstracción y la vanguardia artística en Puerto Rico », Journées d’étude : Archipel Porto Rico : Abstractions [im]possibles, 11 – 12 juin 2021, Musée d’Art de Porto Rico. Disponible au lien suivant : Fe de erratas: La abstracción y la vanguardia artística en Puerto Rico, por Melissa M. Ramos Borges – YouTube

Thèses :

Santa Olalla Moya, Pablo, Conceptualismos en el espacio sud-atlántico: Redes de relaciones entre España y Latinoamérica, 1972-1982, thèse, Universitat de Barcelona, 2021, Anna Maria Guasch (dir.), Paula Barreiro López (dir.).


[1]    Par exemple, l’intellectuelle portoricaine María Teresa Babín et son mari, l’Espagnol Pepe Nieto, poète, philosophe et docteur en droit. Entre 1966 et 1969, elle a été directrice du Département d’études hispaniques et lui a été directeur du Département des sciences humaines. Elle a notamment organisé le Primer Festival Rubén Darío (1967) pour la littérature moderne latino-américaine lors du centenaire du poète. Durant ce festival, Arrarás finance une exposition de gravures et dessins latino-américains. Le campus de Mayagüez accueille aussi les professeurs espagnols Ezequiel González Más, Ángel Crespo et Pilar Gómez Bedate, ainsi que le couple composé de Julio Plaza et son épouse brésilienne Regina Silveira, en tant qu’artistes résidents. L’Université établie des contacts avec des critiques d’art européens comme José María Iglesias, qui est aussi artiste, ou Germano Celant. Le premier expose ses œuvres à Mayagüez en 1971, le second y donne un cycle de conférences sur le futurisme en mai 1969. Voir Carmona Bosch, Amanda, Mayagüez 1966-1971: Edad de Oro de las Artes Plásticas en Puerto Rico, [en ligne] Mayagüez 1966-1971: Edad de Oro de las Artes Plásticas en Puerto Rico (mayaguezsabeamango.com), consulté le 11/06/2021.

[2]    N.s., « Exposiciones en el campus de Mayagüez », revista de arte / the art review, 1, Jun. 1969, p. 33-55.

[3]    Grâce à Arrarás a également été créé un budget pour les acquisitions d’œuvres d’art, dont des œuvres de Rafael Ferrer, Julio Plaza, Julio Rosado del Valle, Rogelio Polesello, Luis Hernández Cruz, Antonio Seguí, Lucebert, Lucio Fontana, Dan Brennan, José María Iglesias, Werner Moonen, Bonies, Corneille. Voir  « Ultimas adquisiciones para la colección del Recinto Universitario en Mayagüez », revista de arte / the art review, 1, Jun. 1969, p. 56-59 / 2, Sep. 1969, p. 53-54 / 3, Dec. 1969, p. 67.

[4]    Ángel Crespo, « Los eventos Morris en el campus Mayagüez », revista de arte / the art review, 3, Dec. 1969, p. 12-17.

[5]    Umbro Apollonio, « Las Líneas Experimentales del arte de postguerra », revista de arte / the art review, 4, Mar. 1970, p. 3-14 et Id., « El arte italiano desde 1945 hasta 1965 », revista de arte / the art review, 8, Mar. 1971, p. 13-24 [traduction de l’italien par Ángel Crespo, transcription de conférences organisées à l’Université de Puerto Rico Mayagüez].

[6]    Ángel Crespo (1926 – 1995) est un poète, traducteur et enseignant espagnol. En Espagne, il gère des salles d’art (Sala Abril, Círculo de Bellas Artes) et dirige plusieurs revues : Deucalión (1951-1953), Poesía de España (1960), Revista de cultura brasileña (1963) et Forma Nueva-El Inmueble (1966-1967). En 1967, Crespo part enseigner l’art contemporain à l’Université de Mayagüez. Il fonde revista de arte / the art review en 1969. En 1970, il devient maître en arts au Département des Études hispaniques de Mayagüez. Sa carrière d’enseignant se poursuit à Upsala (1973), Leiden (1976), Venise (1982), Seattle (1987) et Barcelone (1988-1995). Durant les années 80 et 90, il reçoit de nombreux prix pour ses traductions et ses poèmes. Crespo est partisan de l’art abstrait géométrique (constructivisme, art concret, poésie visuelle expérimentale) qu’il soutient en tant que critique d’art dans plusieurs revues, notamment Revista de cultura brasileña, Aulas ou encore El Inmueble. Il participe activement aux premières expositions des tendances rationalistes (Salones de corrientes constructivas 1966, Arte Objetivo 1967) contribuant ainsi à la reconnaissance de ces courants en Espagne. Voir Balcells, José María, « Ángel Crespo y Pérez de Madrid », in Real Academia de la Historia, Diccionario Biográfico electrónico, [en ligne] 2018, Ángel Crespo y Pérez de Madrid | Real Academia de la Historia (rah.es), consulté le 10/05/2022 et Barreiro López, Paula, « Tránsitos concretos : de la pintura a la poesía en la España franquista los años sesenta. », Bulletin of Hispanic Studies, 2018, 95 (9), p. 977-998.

[7]    Stuart J. Ramos Biaggi est professeur à l’Université de Mayagüez dans les années 70 et en devient le recteur de 1994 à 1997.

[8]    José María Iglesias Rubio (1933 – 2005) est un artiste espagnol connecté aux tendances géométriques de l’art concret espagnol et du constructivisme. Sa première exposition solo a lieu à Madrid en 1960 à la Sala Abril. Il expérimente dans les années 60 le spatialisme, la materia incidida, les champs déterminés, les striures intentionnelles et l’altération du plan. Il publie des poèmes visuels comme Poemas visuales (1969) et participe à des expositions de poésies expérimentales (sala Neblí, Madrid, 1967). Au début des années 70, il continue ses expérimentations artistiques en réalisant ses hypothèses verticales et ses plis de tissu. Ses « tensions spatiales par lignes » (1970-1973) se retrouvent dans la série des « Elucidaciones ». À partir de 1981, Iglesias nomment ses œuvres ELDAG (Elucidación Lúdica De Argumentación Geométrica). Ses œuvres sont présentées à plusieurs expositions internationales comme les biennales de Venise (1964, 1966, 1972), de Paris (1967) et de São Paulo (1963, 1965, 1969). Son travail d’artiste s’accompagne d’une activité de critique d’art et d’historien de l’art. Voir Sainz de la Maza, Miriam, « José María Iglesias Rubio », in Real Academia de la Historia, Diccionario Biográfico electrónico, [en ligne] 2018, José María Iglesias Rubio | Real Academia de la Historia (rah.es), consulté le 10/05/2022.

[9]    Pilar Gómez Bedate (1936-2017) est une écrivaine, traductrice et enseignante espagnole. Elle réalise un important travail de critiques littéraires et artistiques. Elle soutient notamment les tendances rationnelles et la poésie concrète brésilienne en tant que secrétaire d’édition de la Revista de cultura brasileña. Elle collabore également avec les revues Ínsula et Cuadernos hispanoamericanos. En 1959, elle est assistante à la chaire de philologie romane de l’Université de Madrid, où elle réalise sa thèse. Elle devient enseignante en littérature à Mayagüez à partir de 1967. Elle y fonde une revue : revista de letras. Elle enseigne plus tard à Tarragone et Barcelone avec le titre de professeure. Elle participe à de nombreuses publications (revues, études, monographies, traductions) durant ses années d’enseignement. Voir Pellicer, Gemma et Valls, Fernando, « Pilar Gómez Bedate o la vida como asombro », Turia: Revista cultural, nov. 2018 – feb. 2019, nº 128, p. 13-24.

[10]  Pour Pilar Gómez Bedate, « Arte inflable », revista de arte / the art review, 4, Mar. 1970, p. 48-53 ou « An interview with Roy Lichtenstein », revista de arte / the art review, 5, Jun. 1970, p. 3-6. Pour José María Iglesias, « Angel Ferrant y su « escultura infinita » », revista de arte / the art review, 1, Jun. 1969, p. 3-8 ou « Crónica de Madrid », revista de arte / the art review, 9-10, Jun.-Sep. 1971, p. 60-66 / p. 30-37.

[11]  Les auteurs des articles sont, par ordre d’apparition : José María Iglesias, Ángel Crespo, Rafael Ferrer, Germano Celant, José María Álvarez Cervela, Baldomero Cores Trasmonte, Barbara Rose, Walmir Ayala, Claudio Ferlauto, Julio Plaza, Umbro Apollonio, Nina Bremer, Pilar Gómez Bedate, Petr Stembera, Yvan Avena, Svante Svärdström, Karen Zahle, Emilio E. Hyuke, Gérard Legrand, Joaquín de la Puente, Scott Burton, Dorit Fiala, Ezequiel González Mas, Werner Fiala.

[12]  Ángel Crespo et Pilar Gómez Bedate soutiennent l’art abstrait géométrique, le constructivisme, l’art concret brésilien et espagnol par une activité de critique d’art dans plusieurs revues, notamment Revista de cultura brasileña. En 1964, Pilar Gómez Bedate donne une conférence intitulée « Le sens plastique de la poésie concrète » dans laquelle elle connecte poésie et peinture avec le concretisme au Brésil. Crespo organise les premières expositions des tendances rationalistes comme les deux Salones de corrientes constructivas en 1966 ou l’exposition Arte Objetivo(Sala General de Bellas Artes, Madrid, octobre 1967) qui participent à la reconnaissance de ces courants en Espagne. Quant à José María Iglesias, ami du couple, sa pratique artistique constructiviste et rationnelle en fait un fervent défenseur de l’art abstrait géométrique. Il expose notamment lors de l’exposition Arte Objectivo de 1967 mais il participe surtout à présenter l’art concret espagnol lors de plusieurs expositions internationales (Biennales de Paris, de Venise, de São Paulo…). Iglesias et Crespo pratiquent tous les deux la poésie visuelle et participent au débat esthétique sur la peinture-poésie issue de l’art concret. Voir Barreiro López, Paula, La Abstacción Geométrica en España (1957-1969), Departemento de Historia del Arte, Instituto de Historia, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, Madrid, 2009 et Id., « Tránsitos concretos : de la pintura a la poesía en la España franquista los años sesenta. », Bulletin of Hispanic Studies, 2018, 95 (9), p. 977-998.

[13]  Nous avons pu travailler sur l’ensemble des volumes grâce à Melissa Ramos, héritière du Dr. Stuart J. Ramos Biaggi.

[14]  Ce dernier postule au rang de gouverneur de Puerto Rico (chef du pouvoir exécutif). Entretien inédit avec Pilar Gómez Bedate, réalisé à Madrid par Paula Barreiro López le 9 mars 2015.

[15]  Entretien inédit avec Pilar Gómez Bedate, réalisé à Madrid par Paula Barreiro López le 9 mars 2015.

[16]  Lucio Fontana, « Manifiesto Blanco », revista de arte / the art review, 1, Jun. 1969, p. 13-16 et Kasimir Malevich, « Dos escritos de Kasimir Malevich », revista de arte / the art review, 6, Sep. 1970, p. 8-2 [traduction en espagnol par Pilar Gómez Bedate].

[17]  Sur les dix numéros, huit participants sont d’origine espagnole, dont les plus actifs, Ángel Crespo et José María Iglesias. Avec quatre portoricains, dont deux qui n’écrivent aucun article, et deux brésiliens, le pôle latino-américain est donc moins représenté et moins actif. Il n’y a plus d’auteurs sud-américains après le numéro trois. Les auteurs latino-américains sont de plus des auteurs ponctuels alors que les auteurs espagnols écrivent plusieurs fois, dans différents numéros.

[18]  Iglesias, José María, « La pintura española del siglo XX », revista de arte / the art review, 5-7, Jun.-Dec. 1970, p. 53-65 / p. 28-47 / p. 50-66.

[19]  Iglesias, José María, « Crónica de Madrid », revista de arte / the art review, 9-10, Jun.-Sep. 1971, p. 60-66 / p. 30-37.

[20]  Par exemple Umbro Apollonio et Germano Celant pour l’Italie, Gérard Legrand pour la France.

[21]  Il y a, par exemple, l’article sur la peinture traditionnelle suédoise de Svante Svärdström, « La pintura popular sueca de Dalecarlia », revista de arte / the art review, 8, Mar. 1971, p. 3-12 [traduction du suédois par Luis Lerate de Castro] ou l’article sur l’architecture danoise de Karen Zahle, « Danish Architecture », revista de arte / the art review, 10, Sep. 1971, p. 61-62.

[22]  Petr Stembera, « Events, happenings and land-art in Czechoslovakia. A short information. », revista de arte / the art review, 7, Dec. 1970, p. 35-39.

[23]  Puerto Rico est un État libre associé des États-Unis d’Amérique. Il s’agit d’un territoire non incorporé (ce n’est pas un État de l’Union) mais organisé partiellement selon la Constitution américaine. Son statut presque colonial est en question depuis les années 2000, suite à des démarches du Comité Spécial de la décolonisation de l’ONU.

[24]  Il n’y a que deux auteurs brésiliens, Walmir Ayala et Claudio Ferlauto, qui n’écrivent qu’une fois dans la revue. Celle-ci compte plus de participants américains : Scott Burton, Barbara Rose et, surtout, Nina Bremer qui écrit un article dans six numéros sur dix.

[25]  « Exposiciones en el campus de Mayagüez », revista de arte / the art review, 1-9, Jun. 1969-Jun. 1971, p. 33-55 / 43-52 / 50-66 / 64-86 / 66-75 / 62-67 / 67-69 / 64-71 / 67-71.

[26]  « Ultimas adquisiciones para la colección del Recinto Universitario en Mayagüez », revista de arte / the art review, 1-3, Jun.-Dec. 1969, p. 56-59 / 53-54 / 67.

[27]  Ayala, Walmir, « Bienal en tiempos de lucha », revista de arte / the art review, 3, Dec. 1969, p. 18-26.

[28]  N.s., « Primera Bienal del Grabado Latinoamericano », revista de arte / the art review, 4, Mar. 1970, p. 15-19.

[29]  Par exemple, en France : la Huitième Biennale Internationale d’art de Menton (03/07-15/09 1970) ou le IIe Festival International de la peinture de Cagnes-sur-mer (20/06-30/09 1970). Source Avena, Yvan, « La temporada artística en la Costa Azul », revista de arte / the art review, 7, Dec. 1970, p. 40-49. Pour la Suisse, la revue mentionne Live in Your Head : When Attitudes Become Form (Berne, 1969), voir Burton, Scott, « Notas sobre lo nuevo », revista de arte / the art review, 9, Jun. 1971, p. 32-39.

[30]  Les six exposants à Mayagüez d’origine portoricaine sont : Luis de Casenave (Jan. 1971, n°8), Rafael Ferrer (Sep. 1969, n°3), Luis Hernández Cruz (Nov. 1968, n°1), Carlos Irizarry (Mar.-Mai 1971, n°9), Domingo López (Mar.-Dec. 1970, n°5) et Joaquín Mercado (Mai 1970, n°6). Les quatre exposants à Mayagüez venus d’Amérique latine sont : Regina Silveira (Brésil, fev. 1970, n°5), José Luis Cuevas (Mexique, nov. 1968, n°1), Arturo Bourasseau et Isabel Sotomayor (Chili, nov. 1969, n°4 et Sep. 1970, n°7). Sources : « Exposiciones en el campus de Mayagüez », revista de arte / the art review, 1, Jun. 1969, p. 33-55 / 3, Dec. 1969, p. 50-66 / 4, Mar. 1970, p. 64-86 / 5, Jun. 1970, p. 66-75 / 6, Sep. 1970, p. 62-67 / 7, Dec. 1970, p. 67-69 / 8, Mar. 1971, p. 64-71 / 9, Jun. 1971, p. 67-71.

[31]  Par exemple : Four Americans in Paris (19 décembre 1970 – 01 mars 1971) au Museum of Modern Art (Bremer, Nina, « The New York Art Scene », revista de arte / the art review, n°8, Mar. 1971, p. 25-35)

[32]  Par exemple : Alternative Suédoise / Svenskt Alternativ (21 janvier – 21 février. 1971) au Musée d’art moderne de la ville de Paris (Avena, Yvan, « Crónica de Francia », revista de arte / the art review, 9, Jun. 1971, p. 40-59) ou L’Art Vivant aux États-Unis (16 juillet – 30 septembre 1970) à la fondation Maeght, Saint-Paul de Vence (Id., « La temporada artística en la Costa Azul », revista de arte / the art review, 7, Dec. 1970, p. 40-49).

[33]  Par exemple : Formas computadas (mai 1971) à l’Ateneo de Madrid (Iglesias, José María, « Crónica de Madrid », revista de arte / the art review, 10, Sep. 1971, p. 30-37).

[34]  Septembre 1970, Sala de Arte du campus de Mayagüez, Université de Puerto Rico. N.s., « Exposiciones en el campus de Mayaguez », revista de arte / the art review, 7, Dec. 1970, p. 67-69.

[35]  Du 15 au 28 février 1970, Sala de Arte du campus de Mayagüez, Université de Puerto Rico. Crespo, Angel, « Exposiciones en el campus de Mayaguez », revista de arte / the art review, 5, Jun. 1970, p. 66-75.

[36]  De juillet à novembre 1970 environ, Galeria Daniel, Madrid. Iglesias, José María, « Crónica de Madrid », revista de arte / the art review, 9, Jun. 1971, p. 60-66.

[37]  On a, par exemple, les articles de Baldomero Cores Trasmonte : « La sociología del art y la sociedad de masas », revista de arte / the art review, 2, Sep. 1969, p. 21-42 ou « La Sociografía del Arte », revista de arte / the art review, 3, Dec. 1969, p. 41-49, ainsi que l’article de Dorit Fiala, « Un principio nuevo en el preguntar filosófico sobre el arte », revista de arte / the art review, 10, Sep. 1971, p. 3-14.

[38]  On pense par exemple à l’article sur l’Arte Povera par Germano Celant, « Arte povera/ Arte pobre », revista de arte / the art review, 4, Mar. 1970, p. 39-47 [traduction de l’italien par Ángel Crespo], à celui sur le spatialisme par Ángel Crespo, « Fontana, en su verdadero contexto », revista de arte / the art review, 1, Jun. 1969, p. 9-22 ou encore à celui sur le Pop Art par le même auteur : « Roy Lichtenstein y el Arte Pop », revista de arte / the art review, 5, Jun. 1970, p. 7-39.

[39]  Par exemple, celle d’Umbro Apollonio (janvier 1970) : « Las Líneas Experimentales del arte de postguerra », revista de arte / the art review, 4, Mar. 1970, p. 3-14 [traduction de l’italien par Ángel Crespo, transcription d’une conférence organisée à l’Université de Puerto Rico Mayagüez], ou celle de Germano Celant [résumé par Pilar Gómez Bedate] : « Cinco conferencias sobre el futurismo », revista de arte / the art review, 2, Sep. 1969, p. 7-14.

[40]  Ce dernier participe à la rédaction avec un article : « Material, Materialism, Materialist, Materialize », revista de arte / the art review, 1, Jun. 1969, p. 23-32. Il organise le 2 septembre 1969, en collaboration avec Robert Morris, un événement performatif sur le campus de Mayagüez, rapporté par Ángel Crespo, « Los eventos Morris en el campus Mayagüez », revista de arte / the art review, 3, Dec. 1969, p. 12-17.

[41]  L’article de Walmir Ayala, « Bienal en tiempos de lucha », revista de arte / the art review, 3, Dec. 1969, p. 18-26, fait effectivement mention du boycott de la biennale par certains artistes pour protester contre la censure de l’État brésilien dans le domaine culturel. L’auteur de l’article prend cependant position contre ce boycott.

[42]  P. Piotrowski, Du tournant spatial ou une histoire horizontale de l’art, Éditions b-42, 2014 [publié dans sa version originale sous le titre « On the Spatial Turn, or Horizontal Art History », in Uměni/Art, n°5, 2008, p. 378-383.]