CFP – De la Biennale aux biennales. Le désir impossible

 Appel à contribution
Date limite de soumission des propositions: 14 Février 2023
De la Biennale au bienales. Le désir impossible
(26 – 28 avril 2023, Université Ca’ Foscari Venise et en linge)

En 2000, René Block déclare que « le terme « Biennale » n’est pas protégé par le droit d’auteur et est donc ouvert aux abus » (Glaser, 2000). L’année suivante, la Revista USP a publié un article d’Ivo Mesquita, qui commençait par une longue liste de biennales, nous faisant voyager à travers les cinq continents (Mesquita, 2001/2002). Et « Bienais, bienais, bienais… » est aussi le titre de la table ronde qui, à l’occasion de Em vivo contato (28e Biennale de São Paulo, 2008), a tenté d’élaborer des catégories et des typologies de biennales et de définir leurs différents objectifs, en s’ajoutant aux tentatives précédentes ou en cours (Enwezor, 2003/2004 ; Bydler, 2004 ; Van Hal, 2010).

En fait, les biennales sont un véritable casse-tête. Elles le sont autant par leur caractère hétérogène et leur format d’exposition changeant que par des intérêts ou des ambitions locales ou globales à la fois culturelles et géopolitiques (Enwezor, 2003/2004 ; Gardner / Green, 2016 ; Hanru, 2005). Mais les biennales sont aussi un désir impossible. Elles le sont du fait que  » le modèle lui-même (…) découle du désir impossible de concentrer en un seul lieu les mondes infinis de l’art contemporain  » (Gioni, 2013), du fait de leur nombre même, désormais incalculable, et du fait d’un phénomène incommensurable dans sa complexité.

Dans une perspective à la fois globale et locale, l’objectif est ici de proposer une interprétation du phénomène des biennales entre les années 1930 et 1980. Un arc chronologique qui part du moment où, sous le régime fasciste, l’Exposition Internationale d’Art de Venise change de nom, devenant officiellement la « Biennale », et se termine par la décennie qui a vu, d’une part, l’institution de la première Biennale d’architecture de Venise (1980) et, d’autre part, la contraction de la carte biennale avec la fondation de la Biennale de La Havane et sa troisième édition (1984 et 1989).

Au cours de ces cinquante années, le modèle biennal a commencé à se répandre non seulement dans la région méditerranéenne (Biennale d’Alexandrie, 1955 ; Biennale du Caire, 1984), dans la région atlantique (Biennale de São Paulo, 1951 ; Biennale interaméricaine de Mexico, 1958 ; Biennale des jeunes de Paris, 1959) et dans le Pacifique (Biennale de Tokyo, 1952 ; Biennale de Saigon, 1962 ; Biennale de Sydney, 1973) ; mais aussi dans la péninsule italienne elle-même (Biennale di Arte Antica ; Biennale dell’Incisione Italiana Contemporanea, 1955 ; Biennale de Cittadella, 1966 ; Biennale de Lignano, 1968 ; Biennale de Gubbio, 1973).

Chacune de ces biennales possède donc non seulement un format d’exposition spécifique, mais aussi une généalogie particulière, marquée par des intérêts plus ou moins locaux et un contexte historique, culturel et politique précis, qui méritent d’être analysés et mis en dialogue les uns avec les autres.

Ce colloque vise donc à créer un espace de réflexion et de dialogue sur le terme « Biennale », le phénomène des biennales et les histoires individuelles et collectives des biennales qui ont vu le jour entre les années 1930 et 1980. Nous invitons donc les doctorants, les jeunes chercheurs et les universitaires confirmés qui se consacrent à l’étude des biennales à soumettre des propositions sur les sujets suivants :

– Le pouvoir et l’impact du terme « biennale » ;

– La biennale entre dénominations et définitions terminologiques ;

– La biennale comme modèle, concept et outil ;

– Le phénomène des biennales en Italie ;

– L’expansion du format d’exposition : biennales et contre-biennales ;

– Géopolitique et diplomatie culturelle dans les et des biennales ;

– Les biennales comme outil politique, culturel et artistique ;

– Les généalogies des biennales et leur développement ;

– Relations interbiennales ;

– Projets artistiques et commissariats d’expositions.

Conditions et soumission des propositions

Le colloque aura lieu du 26 au 28 avril 2023 à l’université Ca’ Foscari de Venise dans un format hybride (présentiel et en ligne). Les langues officielles du coloque sont l’anglais, l’italien, l’espagnol et le portugais.
La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 14 février 2023.
Les candidatures doivent comprendre un résumé de 500 mots et une courte biographie. Ils doivent être envoyés à Anita Orzes (anitaorzes@ub.edu) et Vittorio Pajusco (vittorio.pajusco@unive.it). Veuillez utiliser « Conf_From Biennale to biennials » dans la ligne d’objet et préciser le mode de participation (présentiel ou en ligne) dans le corps du courriel.

Organisation du coloque

Anita Orzes (Universidad de Barcelona / Université Grenoble Alpes)
Vittorio Pajusco (Università Ca’ Foscari Venezia)
Stefania Portinari (Università Ca’ Foscari Venezia)

Comité scientifique

Olga Fernández López (Universidad Autónoma de Madrid)
Ana Magalhães (Museu de Arte Contemporânea da Universidade de São Paulo)
Anita Orzes (Universidad de Barcelona / Université Grenoble Alpes)
Vittorio Pajusco (Università Ca’ Foscari Venezia)
Stefania Portinari (Università Ca’ Foscari Venezia)
Vinicius Spricigo (Universidade Federal de São Paulo)

Le coloque est organisée par le Dipartimento di Studi Umanistici de l’Università Ca’ Foscari Venezia, le Departamento de Historia del Arte de l’Universidad de Barcelona, la plataforme internacionale Modernidad(es) Descentralizada(s) et le Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes (LARHRA) de l’ Université Grenoble Alpes.