Modernité(s) décentralisée(s). Art, politique et contre-culture dans l’axe transatlantique pendant la guerre froide – MoDe(s)
Le projet propose deux axes d’étude principaux : 1) une analyse comparative entre les différents centres artistiques de l’axe atlantique prenant en compte les agents et les perspectives critiques, et mettant l’accent sur les formes de médiation, de négociation et de résistance au schisme idéologique, esthétique et culturel de la guerre froide. 2) une étude de l’impact que les configurations sociales, culturelles et politiques de cette période historique ont encore aujourd’hui, aussi bien sur le façonnement des réalités actuelles que sur les pratiques artistiques contemporaines.
Privilégiant une analyse transnationale et transversale, le projet moderne est discuté depuis, et à travers la sphère culturelle d’enclaves concrètes (principalement l’Espagne, la France, le Mexique, l’Argentine, le Brésil, Cuba, la Colombie, les États-Unis), en insistant tout particulièrement sur les processus de transferts et d’échanges et leur relation avec les dynamiques socio-politiques. Le projet propose de mettre en évidence les relations entre le monde artistique/culturel et les différents mouvements sociaux et contre-culturels avec les revendications qui les sous-tendent en matière de travail, d’égalité des sexes, de libération nationale. Ceux-ci ont constitué des plateformes pour présenter des réponses dissidentes aux enjeux géopolitiques de la guerre froide, afin de décentraliser la modernité normative et sa matrice occidentale et coloniale.
Les objectifs concrets du projet sont les suivants : dresser une cartographie critique des réseaux et circulations artistiques ; discuter du rôle des pratiques artistiques et critiques dans la construction d’imaginaires culturels, politiques et identitaires alternatifs ; questionner les bases esthétiques, plastiques et idéologiques des mouvements artistiques et contre-culturels ; étudier les relations complexes entre politiques institutionnelles et pratiques artistiques ; analyser l’apport des pratiques artistiques et critiques dans la configuration des différentes consciences collectives (classe, genre, sexe, sexualité, race) ; établir un glossaire des concepts qui analysent les transformations sémantiques des langages artistiques et culturels configurés pendant la guerre froide et encore en vigueur aujourdhui ; évaluer le rôle des pratiques artistiques et curatoriales actuelles dans la visualisation et la narration critique des héritages sociaux, politiques, économiques et culturels de la guerre froide. Enfin, les résultats de la recherche feront l’objet d’une visualisation géospatiale quantitative grâce aux outils offerts par les Systèmes d’Information Géographique, qui sera mise à disposition sur la plateforme et les archives en ligne du projet.
En combinant l’analyse critique et la visualisation géospatiale fondée sur des paramètres historiques, nous espérons non seulement évaluer des processus complexes, mais aussi rendre compréhensibles les façons dont les pratiques artistiques et les discours esthétiques, critiques et curatoriaux, ainsi que les échanges artistiques, ont modifié et même transformé les stratégies officielles pendant la guerre froide, produisant des mouvements artistiques et culturels transnationaux qui ont contribué à façonner la société multiculturelle et globale dans laquelle nous vivons actuellement.
Les résultats de la recherche sont mis en œuvre par le biais d’activités de transfert et de diffusion des connaissances aux niveaux national et international, y compris une plate-forme en ligne avec des archives numériques, des séminaires périodiques, une conférence internationale, des publications individuelles et une publication finale collective à caractère scientifique, qui ont un impact aussi bien dans le domaine universitaire qu’auprès d’un public élargi.
Modernité(s) décentralisée(s). Art, politique et contre-culture dans l’axe transatlantique pendant la guerre froide – MoDe(s)2
Référence: I+D HAR2017-82755-P
Concours: Convocatorias 2017 Proyectos de I+D “EXCELENCIA” y Proyectos de I+D+I “RETOS INVESTIGACIÓN”, Dirección General de Investigación Científica y Técnica, Subdirección General de Proyectos de Investigación.
Organisme de financement Ministerio de Ciencia, Innovación y Universidades (Espagne).
Centre d’exécution: Universitat de Barcelona
Période d’exécution: 3 ans (du 01-01-2018 au 31-12-2020)
Organismos partenaires: Archives de la Critique d’Art (Rennes), Birmingham City University-School of Art, Institut National d’Histoire de l’Art (INHA), Museu d’Art Contemporani de Barcelona (MACBA), Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne (MAC VAL), Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía (MNCARS).
Chercheuses principales: Paula Barreiro López y María Ruido.
Équipe de recherche: Juan Albarrán Diego, Julián Díaz Sánchez, Olga Fernández López, Maria Dolores Jiménez-Blanco et Fabiola Martínez.
Équipe de travail: Miriam Basilio, Óscar Cambra-Moo, Lee Douglas, Jonathan Harris, María Iñigo, Béatrice Joyeux-Prunel, Giulia Lamoni, Fabiana Serviddio et Jaime Vindel.
Personnel en formation: Juliane Debeusscher, Anita Orzes et Pablo Santa Olalla.