Depuis la Guerre d’Espagne et la Seconde Guerre mondiale, la résistance antifasciste a configuré des modèles de lutte et d’organisation collective qui se sont poursuivies au cours des décennies suivantes dans le cadre des luttes pour la décolonisation, l’anti-impérialisme, les droits civiques et l’anticapitalisme. Ces luttes ont fortement marqué la période de la Guerre froide, durant laquelle des interrelations entre mouvements antifascistes et luttes anticolonialistes se sont mises en place.  Leur portée doit être comprise dans un cadre plus large que celui de la bataille pour la souveraineté et la libération nationale, c’est-à-dire au sein d’un projet internationaliste et transnational, collectif et utopique intégrant des sujets politiques multiples (ouvriers, étudiants, sujets coloniaux, femmes, artistes, créateurs, intellectuels). En dépit des différences de contextes, les productions orales, écrites et visuelles de ces acteurs, ainsi que les modèles de coexistence et de futurs utopiques qu’ils ont inventés, peuvent être envisagés comme les éléments d’une culture de la résistance qui relie le monde occidental, les pays socialistes et le tiers monde.
Les lignes de contact qui ont nourri les filiations entre les mouvements antifascistes et l’anti-impérialisme ont permis d’établir une généalogie partisane qui a été fondamentale pour mobiliser les cultures de gauche autour de la lutte pour l’avenir. Dans ce contexte, les productions visuelles (arts visuels, production graphique, affiche, cinéma et photographie, vidéo) ont joué un rôle clé. Elles ont constitué un élément fondateur pour coordonner des causes, des objectifs, des imaginaires collectifs, des généalogies dissidentes, ainsi que pour transmettre une mémoire révolutionnaire.

Rapport

Programme

Direction: Paula Barreiro López  (Université Grenoble-Alpes)

Coordination: Anita Orzes (Universitat de Barcelona)

International atelier organisé dans le projet Ré.Part – Résistance(s) Partisane(s) : Culture visuelle, imaginaires collectifs et mémoire révolutionnaire (ANR-15-IDEX-02) du Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes (LARHRA), avec le soutien de La Maison de la création et de l’innovation e de l’Université Grenoble Alpes, ainsi que du project I+D+i  MoDe(s)2 – Modernidad(es) Descentralizada(s): arte, política y contracultura en el eje transatlántico durante la Guerra Fría(HAR2017-82755-P).

Image: Saul Steinberg, 1967.